19/11/2020

Entre Terre et Mer

Du 21 au 23 juin 2019

 

Départ en fanfare le vendredi 21 au soir. Cela tombait bien car c’était la fête de la musique et le jour le plus long.

Roselyne et Georges ont eu en effet la généreuse idée de nous inviter pour la soirée dans leur magnifique jardin sur les hauteurs de Montpellier en nous offrant, qui plus est, d’excellents breuvages issus de nos meilleurs terroirs qui ne sont manifestement pas tombés dans la gorge de mécréants… 

 

 

Petit briefing préparatoire et, dès le samedi matin, nous étions 12 voitures pour serpenter, la truffe au vent, sur les routes ensoleillées du Piemont cévenol, ondulant à travers bois de pins, chênes kermès, genêts en fleurs et autres essences méridionales particulièrement odorantes en ce premier jour de l’été. Comme nous ne sommes pas des intégristes, c’est avec bonheur que nous avons accueilli un cabriolet 504 V6, une Jaguar XK120 et un cabriolet Mercédès 280 SE de belle facture, les autos bien sûr, mais surtout leurs occupants fort sympathiques comme il se devait.

Après avoir traversé bon train le vignoble des terrasses du Larzac, nous avons effectué une pause-café dans « les Salces », petit hameau perdu dans les collines. Nous avons ensuite franchi le col de la Baraque de Bral pour redescendre sur Lunas où nous avons déjeuné sur la terrasse du château au bord de la rivière Orb. Accueil chaleureux, service rapide, bon repas, pas de vent, ni chaud ni froid, bref la halte rêvée.

L’après-midi, changement radical de paysage à l’approche des grès rouges ou blancs qui bordent le lac de Salagou et des cheminées basaltiques datant de plus de deux millions d’années. Bifurcation vers Villeneuvette et visite guidée de l’ancienne manufacture royale développée par Colbert, modèle industriel économique et social.

N’est-il pas écrit sur le fronton du XIXe « Honneur au travail » et dans la maison des Maîtres « se coucher de bonne heure et se lever matin, c’est fortune, sagesse et santé », devise que nous nous sommes empressés de ne pas suivre dès le soir même en allant dans une charmante « paillotte » au bord de la Méditerranée, les pieds dans le sable, dans une ambiance festive, pour déguster des plats exotiques dans un décor de bois flotté. Après une courte nuit réparatrice pour les équipages et les montures, nous voilà repartis vers l’Est dans les terres camarguaises pour une visite des Salins du Midi dont la première activité est attribuée à un ingénieur romain, mais qui connaîtra son rayonnement à partir du XIIIe siècle avec le développement de la magnifique cité fortifiée d’Aigues-Mortes, point de départ des croisades de Louis IX. Extraordinaire étendue saline de plus de 6000 hectares où résident 200 espèces d’oiseaux, ainsi que 208 espèces végétales dont 20 sont protégées.

Qui ne connaît pas le sel « La Baleine » ou la « fleur de sel de Camargue » récoltée à la main ? Visite instructive à bord d’un petit train, à la suite de laquelle nous avons découvert un petit musée automobile privé en direction de l’étang de Vaccarès. Décidemment, les Healeyistes ne peuvent pas s’empêcher de lorgner les belles endormies (ou pas d’ailleurs…).

Après avoir zappé le crochet initialement prévu vers les Saintes-Maries-de-la-Mer, nous avons déjeuné en plein de cœur de la Camargue, sous une épaisse tonnelle rafraîchissante dans les bâtiments annexes d’une magnifique manade, transformés en hôtel de luxe et de charme. Au menu : anchoïade et bien sûr daube camarguaise avec taureau et riz complet de la propriété ! Là aussi, accueil remarquable ; outre un service souriant et efficace, nous avons bénéficié d’une attention particulière : la longue allée en terre bordée de lauriers roses qui mène à la propriété avait été arrosée pour que nos chères voitures ne soulèvent pas de poussière !

Résumé des épisodes précédents : très belle balade, très beau temps, pas d’incidents significatifs avec « nos grands-mères », des équipages très sympathiques et heureux d’être là. Bref que du bonheur.

Jean-Paul Nougaret